Romans

Mars 1985 en République de Tomiton, la saison sèche touchait à sa fin, mais le fond de l’air restait torride. Dans son vaste bureau climatisé, au quatrième et dernier étage du palais présidentiel, Robert Adanwatto avait son masque des mauvais jours. Le dernier conseil des ministres, il y a tout juste quarante-huit heures, avait été particulièrement houleux. La polémique qui avait opposé Pierre Bomadey, son ministre de l’Intérieur, et Vincent Ghézo, celui de l’Éducation nationale, lui résonnait encore désagréablement dans la tête.
Ce thriller politique sur fond d’utopie est le prétexte choisi par Emvey Tey pour dresser un bilan féroce de la mauvaise gouvernance et des coups d’état à répétition dans ces innombrables pays d’Afrique francophone au lendemain des « indépendances ».
Il s’agit d’une fiction, bien sûr, mais toute fiction a sa part de vérité, et ce brouillage des pistes donne une saveur particulière au récit, amenant le lecteur à se poser des questions sur la véracité des faits, et, peut-être, à faire sienne l’utopie de l’auteur sur les possibles solutions alternatives.

Né au Bénin (ancienne République du Dahomey), Emvey Tey rejoint la France, baccalauréat en poche, pour des études de médecine à l’Université Jules Verne d’Amiens. Après une longue carrière hospitalière de gynécologue-obstétricien, il prend une semi-retraite en 2017, ce qui lui permet de s’adonner à son rêve de toujours, l’écriture. Son premier ouvrage « Les Nouvelles d’Outre-Tombe » est publié en 2019. « Rendez-vous PK6 » est son premier roman.

Plonger dans l’art du temps, c’est l’occasion de revenir sur les âges d’une vie : c’est jeune ou c’est vieux ?
Domitille, ferret-capienne d’adoption, en panne d’inspiration pour l’écriture de son prochain roman, cherchait « de nouveaux yeux » selon l’expression de Marcel Proust.
L’idée de s’enfermer seule au sommet d’un phare perdu au milieu de l’océan lui sembla nécessaire…
Elle était dans une souffrance. La longue histoire de l’humanité avec les errances intellectuelles la confortait vers une dépendance, voire un esclavagisme avec ce monde au sein duquel elle vivait.
« Est-ce que les choses vont vraiment bien ? » se répétait-elle.

Jean Montegut, ayant écrit quelques nouvelles, a publié son premier roman Quêtes de vérité aux Éditions Spinelle en 2019. Retraité,il se consacre également à la peinture.

Voilà. Le soleil frappe le ciel. Le ciel bleuit la terre. La pluie est une goutte d’or aussi précieuse qu’une ombre dans le désert. Le monde est soumis à ces cycles éternels. Une vie grouillante fait parler les villes au loin pour le voyageur. Semblables à des tours de Babel, des minarets exhortent les hommes à élever leur âme vers Dieu. Le Maroc se tient comme un phare millénaire face à cette Europe qu’on aperçoit sur les hauteurs de Tanger. On fantasme les départs. On envie les vagues qui s’en retournent toujours vers la mer. Mais la nostalgie affecte l’émigré qui se remémore sa vie d’autrefois. Pour l’heure, un bateau ouvre sa gueule pour des automobiles surchargées de marchandises. Sur le pont, les Marocains regardent s’éloigner leur terre. Une mère pleure au milieu de ses valises, tandis qu’un petit garçon attend que sortent de la mer des dauphins.

Thierry Charton vit et travaille en Nouvelle-Calédonie

Hauts-de-France. Forêt de Phalempin. Éric quitte à l’improviste son domicile conjugal afin de se ressourcer au vert. Alix, punk à chien qui parle toute seule, le suit discrètement, juste pour voir. Moussa, jeune migrant échoué dans ce bois, suit la grande parleuse sans trop savoir pourquoi. Le trio se fait démasquer par Maryse, une hippie retraitée au langage décomplexé. «Fugue en mi burlesque» est un quatuor insolite contant une errance forestière, troublée par un meurtre. Ce récit choral alterne entre roman social, comédie grinçante et chronique d’un retour aux sources.

Conteur, comédien, metteur en scène et auteur, Thierry Moral a publié plusieurs ouvrages chez différents éditeurs dans des styles très variés, allant de l’album jeunesse à la Nouvelle en passant par le Thriller, le Théâtre ou la Science-Fiction. Éclectique par nature, son domaine de prédilection demeure néanmoins le roman social. Fugue en mi burlesque est son 9ème roman.

C’est sous l’intense lumière afghane que le premier roman de Zoé Samotraki a été écrit sur des cahiers d’écolier achetés au bazar. Entre adolescents qui se cherchent et adultes qui tentent de ne pas se perdre, Les Assassines sur fond de coopération et de terrorisme, nous questionnent sur l’amour et la distance, qu’elle soit géographique ou culturelle.
L’histoire se situe en 2012 à Kaboul.
Un ou une terroriste se fait exploser près du lycée Malalaï. Plus de vingt morts. Je passais là 10 minutes auparavant. J’entends une voix. « Allez viens, on va ramasser sur le terrain... » Ces afghanes ont tout vécu ! Un peu plus tard l’une d’entre elles crie en français « J’ai trouvé l’index ! ». Ai-je pu rêver cela ? J’ai survécu deux années à Kaboul. Il était urgent de s’aimer de près.

Zoé Samotraki a vécu et travaillé dans de nombreux pays en Amérique latine, en Afrique, en Europe et en Asie. Chaque pays lui permet de raconter une histoire essentielle et universelle.

Cette histoire est une broderie romancée, autour d’un fait divers réel, ayant secoué une commune rurale, à l’aube des années 1960. La commune où l’auteur l’a située, n’existe pas, elle est née de son imagination.
Les habitants de cette commune n’ont jamais existé et leurs personnalités telles qu’il les décrit, est souvent un mélange qu’il a imaginé, en faisant un cocktail de caractères qu’il a pu rencontrer au cours de sa vie, en forçant parfois le trait, pour mieux faire ressortir la continuité des qualités mais bien souvent l’hypocrisie et les faiblesses des hommes et des institutions, les petites lâchetés, les manœuvres plus ou moins tolérables, et les trahisons qui, elles, ne le sont pas.
L’auteur a voulu aussi faire ressortir l’influence qu’avait eu sur une commune du Causse, les évènements du moments ( La guerre en Algérie) et ceux passés ( On est seulement à quinze années de la fin de la guerre 39/45), en particulier la Résistance et dans sa suite, la forte implantation du parti communiste.
Le récit commence en 1959, année des élections municipales, qui vont marquer, à Caussac, une rupture avec le climat plutôt consensuel qui présidait habituellement aux scrutins municipaux. Pourquoi ?... Et que vient faire l’Algérie là dedans ?...

Après une vie professionnelle et élective bien remplie, Jean-Louis Lacheze a enfin eu le temps de soigner les démangeaisons provoquées par son envie d’écrire, en laissant sa plume courir sur le papier.