Ce pays naguère appelé les "rivières du sud" devint "Guinée française" en 1891. Déjà en 1506 ses possibilités de développement étaient avérées grâce à ses riches production de riz, d'indigo, de cire, d'or, de cannes à sucre, de peaux, d'ivoire... En 1845 l'arachide y fut introduite. Le café y connaissait déjà un début timide. Le cycle du caoutchouc débuta en 1889 et la Guinée exportait à elle seule la moitié de la production de l'ex A.O.F (Afrique Occidentale Française) composée de 8 colonies. En 1930 le caoutchouc chutait et était remplacé par la banane qui devint la principale ressource agricole d'exportation avec un niveau de 100 000 tonnes et était aux mains des Européens et des Libanais jusqu'en 1958, date de l'indépendance du pays où suite à une atmosphère houleuse avec la Métropole, tous ces planteurs durent quitter la pays. Nous sortîmes donc autonomes de la colonisation sans maîtriser les filières de productions agricoles de rente, base indispensable de l'emploi et de l'accumulation du capital dans un pays essentiellement rural. L'orientation marxiste de la jeune nation et le manque de sagesse de son premier leader ont plongé le pays dans une dictature sanglante, impitoyable et rétrograde durant un quart de siècle. Ce qui a fertilisé le terreau de l'ignorance, de l'incompétence et métastasé le cancer de la corruption, de la prévarication durant les longs règnes de successeurs sans vision, plongeant encore plus ce pays, fleuron annoncé d'une colonisation réussie dans les abysses de la pauvreté et de la mendicité. Pour la rédemption de la Guinée, une réforme en profondeur des institutions et des habitudes acquises s'imposent à tous les niveaux. Ce petit livre n'est qu'un essai de réflexion sur cette réforme.