La pieuvre ou résister à l’emprise d’une mère toxique
… « Elle exerçait un tel ascendant sur nous car, malgré ses défauts, elle avait une sacrée personnalité ; elle était belle, grande, maquillée, bien habillée, elle conduisait la voiture... Elle était très différente des autres mères aussi, malgré tout, je l’admirais. Chaque année, mes parents faisaient la fête pour le réveillon du nouvel an. À cette occasion, elle portait une tenue magnifique, des gants en satin brillant montant au-dessus des coudes et surtout des souliers à hauts talons dorés. Je rêvais de les porter, je voulais grandir pour porter moi aussi de si belles chaussures, des chaussures de contes de fée. Je la regardais partir avec des étoiles dans les yeux. Elle était une princesse et j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle me prenne dans ses bras… » ...
Comment, dans les années 50, grandir sous l’emprise d’une mère au tempérament exceptionnel qui refuse le rôle de mère au foyer qui est assigné aux femmes de cette époque ?... Tel est le fil conducteur de ce récit qui explore les méandres de la relation mère-enfant, entre désir d’émancipation et nécessité de conformité sociale. À travers les yeux de la narratrice, le lecteur est entraîné dans un voyage intime où se mêlent amour, conflit et quête d’identité, offrant une réflexion profonde sur la famille, la société et la recherche de soi.
Pour écrire ce roman, Dominique Ruiz s’est inspirée d’histoires familiales douloureuses ainsi que de ses nombreuses expériences en tant qu’éducatrice spécialisée. Installée en Ardèche, elle a d’abord œuvré au sein d’un Foyer de l’enfance avant de fonder un lieu de vie destiné aux adolescents et jeunes majeurs en difficultés, placés par les juges pour enfants. Passionnée d’histoire elle a ensuite créé et géré un musée sur le travail de la soie, expérience qui a nourri son premier livre publié en 2010, intitulé «Histoire de soie ».