Quand le peuple s’éveillera, sévira une politique citoyenne. Pas avant. Inutile d’attendre un leader providentiel, un parti salvateur, la profession de foi de tel ou tel(le) élu(e). Le pouvoir politique du peuple ne pourra être institué que par le peuple. Si celui-ci doit attendre quelque chose, c’est uniquement de la qualité de son engagement, de sa détermination, de son courage.
Radical, le doigt d’une démocratie qui cherche sa terre promise appuie forcément là où ça fait mal : en permanence nous subissons les effets mortifères d’une oligarchie vouée au profit à outrance, à l’exploitation suicidaire des énergies naturelles encore disponibles, au démantèlement systématique des acquis sociaux. Elle nous mène sournoisement à la Pensée unique, à la dictature, à la guerre, au prix d’un formatage politique obsolète, d’un esclavage ultralibéraliste qui devrait nous couvrir de honte, nous qui continuons à croire au progrès d’une Europe prétendument unie, mais surtout résolument antisociale, antidémocratique.
Nous, qui persistons à foncer tête baissée dans les illusoirs aux mensonges que sont les isoloirs, à la veille d’élire nos maîtres, nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes. Pourtant, nous sommes, sans le savoir, ni oser y croire, les fertilisants du grand changement que nous appelons de tous nos vœux. Demandez-vous, alors, pour quelle raison les élus ne veulent pas du RIC en toutes matières, et vous comprendrez aussitôt que rien ne changera tant que nous continuerons à déléguer notre légitime pouvoir politique n’importe comment et à n’importe qui.
Rédacteur auprès de Démocratie Plus asbl. Dès 2010 Jean Luffin commence à vulgariser une approche de la démocratie directe. Installé en Ardèche, il se joint au mouvement des Gilets jaunes. Entre-temps, il crée un jeu-constituant destiné à faire de l’électeur un citoyen constituant.