Une femme de kerkena - Ce livre est un récit de souvenirs, qui offre un témoignage original, permettant de reconstruire une mémoire aveuglée par le temps qui passe et aussi par l’effacement des traces. Il essaie de construire une histoire nostalgique, dont le tissu narratif tire son substrat d’une enfance lointaine. Bien que légèrement biographique et autobiographique, ce récit cherche l’authenticité de la narration, plus que la véracité des faits. Il s’agit d’un témoignage subjectif du vécu d’une mère bien enracinée dans son village natal, aux iles de Kerkena dans le sud de la Tunisie. Ce récit essaie de l’arracher de l’oubli et de la faire revivre par l’écriture, une écriture qui légende le réel et participe à sa définition. George Perec disait : « Écrire, c’est essayer méticuleusement de retenir quelque chose, d’arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse ».
A travers ce livre, l’auteur nous entraîne dans les méandres de certains espaces oubliés de la Tunisie d’hier et d’aujourd’hui, et nous fait partager la vie simple et heureuse du bon village d’Ouled Yaneg, bourgade mythifiée de sa mère et berceau de ses nostalgies.
Cette terre sauvage, d’où se dégageait jadis, une spiritualité envoûtante, connaissait à présent une crise environnementale, économique et migratoire sans précédent. Kerkena ressemblait actuellement, selon les impressions de certains habitants, à un village endormi et misérable.
« Sur les traces de ma mère » est un livre, qui à travers plusieurs aspects de la vie sociale, culturelle, cultuelle et politique de la Tunisie, peut faire aimer une population multiculturelle particulièrement attachante, mais aussi, invite à aimer un magnifique pays, qui autrefois, était connu pour être un havre de paix et de tolérance, et que maintenant affichait un penchant vers le repli identitaire et l’obscurantisme.
Maklouf Hmida est professeur de l’enseignement supérieur à la retraite, il a enseigné pendant 35 ans l’anthropologie audiovisuelle et les sciences de la communication. Il est également réalisateur de plusieurs films en 35mm et en vidéo, comme « le trajet de l’éclair », « Remember just remember », « Transe ». Ces travaux de recherche portent sur l’oubli, la mémoire et la manipulation des images. Il est également auteur de 4 livres « Le pouvoir de l’image », « La société de l’image », « La puissance de l’anonyme » et « La modernité et l’invention de l’archaïsme ».